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Thierry vous propose:

STEVENSON ET LA FORÊT OMBREUSE

 

Seul, enfoncé dans la forêt

Il marche, oubliant la souffrance

lumière crue de son enfance

évanouie avec ses secrets.

 

Un vent froid soulève le sable,

vieux vestige des temps anciens

où la mer bornait les confins

entre les grès nus et friables.

 

Il fuit la pluie drue et blafarde,

les fourmis grouillent sur les roches

et filent vers le rondin proche

dur comme le granit des phares.

 

Ses doigts serrent le tronc de l’arbre,

doigts impatients, ô doigts d’argile

avides et restés fragiles

sans voir s’incruster les échardes.

 

N’es-tu qu’un fantôme à ma porte,

qu’un feu follet flottant sans bruit,

que jeux de lune dans la nuit

ou reflet noir d’un astre mort ?

 

Partout soudain il l’aperçoit !

c’est toi Fanny qui vient de naître,

je crois toujours te reconnaître,

ce parfum, cette fleur... c’est toi !

 

Juste voir entre le feuillage

une petite mare fraîche,

pure et humble ainsi qu’une crèche.

Louis accourt du lointain rivage,

 

Le temps de déchiffrer le murmure secret,

lui laissant au passage

un souriant message

et de la voir s’enfuir au creux de la forêt.

_______

Thierry Quintrie Lamothe

© Paris, novembre 2023

MENESTRELLE

 

Chers damoiseaux et damoiselles,

Gentes dames, preux chevaliers,

Oyez céans cette nouvelle :

J'exerce un bien joli métier !

 

En effet je suis ménestrelle,

Mais pour ce mot moyenâgeux,

J'ajoute consonne et voyelle,

Je l'écris donc : e, deux 1, e.

 

Je compose des airs, des rimes,

Complaintes, ballades, poèmes,

Je joue du luth, je fais du mime.

Et je chante pour ceux que j'aime.

 

L'amour courtois fût ma passion,

 Les neiges d'antan me ravissent,

Je suis fa réincarnation

D'une dame du temps jadis ...

 

Sylvie LELOUEY-JUNG

Couleurs

Bleu, jaune, rouge, vert,

Dans la lumière,

Couleurs d'hier.

L'or mauve du soir,

Des fleurs, un miroir,

Couleur de mémoire.

Tout au fond d'un puits

Noir comme la suie,

Couleur d'aujourd'hui

Parfois quelques trêves,

Des images brèves,

Couleurs de mes rêves.

Reflets cristallins

D'éternels matins,

Couleurs de demain.

Pourrais-je revoir ?

Il suffit d'y croire,

Couleur de l'espoir.

Le jour s'est enfui,

Sans lune qui luit,

Couleur de ma nuit.

Tu es là toujours,

Eclairant mes jours,

Couleur de l'amour.

 

Sylvie LELOUEY-JUNG

DEDICACE

 

Sachez que je dédie ces vers,

Humble florilège, à ma mère

Qui m'a, dès l'aube de ma vie,

Eveillée à la Poésie,

Mais aussi à ce professeur

Dont j'eus la chance et le bonheur

D'être une des jeunes élèves,

A l’inspiration, à mes rêves,

A celui ·qui fut des années

Mon mari que j'ai tant aimé,

A ceux qui hélas ne_ sont plus,

A l'oubli qui n'est pas venus

A ce tendre et nouvel amour

Qui endiamante mes jours,

A mes poèmes devenus

Les enfants que je n'ai pas eus ...

Mais encore à la Providence,

A la flamme de !'Espérance

Qui m'accompagne dans ma nuit ·

Depuis que le jour s'est enfui,

A ces chiens qui guident leur maître;

A la ville qui m'a vue naître, ·

Au café à la chantilly,

Au chocolat ce cher ami ...

Aux poètes, aux musiciens,

A chaque printemps qui revient,

A l'été, à l’or de l'automne,

A l'hiver, au chat qui ronronne,

Aux gens qui lisent des poèmes:

A tous ceux que j'aime et qui m'aiment,

Aux souvenirs que rien n'efface,

A l'avenir, au Temps qui passe ...

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