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Marie-josé PASCAL

Née le 29 septembre 1952,  à Paris, écrit depuis l'enfance. Elle a publié dans de nombreuses revues :

 Florilège, l'étrave, Flammes vives. Prix Charles Péguy 2O2O et des Souffleurs de Vers de Chartres. des " thés poétiques '' de Manuella Galli, membre du Capital des Mots.

Prix Hubert Fillay 2O21, Prix Jules Supervielle 2O21, Grand prix Poètes sans Frontières 2O21, prix Paul Verlaine 2O22.

" J'écris depuis l'enfance séduite par la musique des mots

   autant que par celle des images " .

1970 à 1976 : Textes publiés dans la revue " Humanisme Harmonie "

( Aix-En-Provence)

2O17 à 2O22  :  Publications dans des Anthologies " Flammes vives ",

" L'étrave " " De l'humain pour les migrants ", " Traversées "," lessens retournés "

" Kaléidoscopie ", " Sur les souvenirs d'enfance " (éditions stellamaris )

" Anthologie de l'intime " (éditions unicité) " Les jasmins en bord de mer "

( Association luna Rossa) " Rouge " ( Association Luna Rossa )

Revues numériques : " Les citoyens des Lettres", " Poesimusitek " " le Capital

des mots "

4 recueils

1 recueil co-écrit avec Alain Morinais

Fusion avec l'instant

 

Se dissoudre jusqu'à n'être que le souffle du vent

La fleur perce-neige et les matins tremblants,

Fragile de beauté mais pas de profondeur

Car ce chant se transmet au-delà des frontières,

Changeant souvent d'accent au cours de son périple,

Se dissoudre jusqu'à n'être que les rives d'un fleuve

Où l'homme tout entier se fond dans l'univers.

 

Marie-josé PASCAL

La chevauchée

Père ! Nous avons chevauché ensemble
Parcouru des distances infinies
A la recherche de l'antique sagesse
Et tu m'as enseigné " Le poids de la parole".
Entre deux chants guerriers, tu m'as transmis
Le secret des étoiles qui filent à l'éphémère,
Les vagues d'émotion qu'il nous faut savoir taire.
Père ! Tu m'as fait don de mille vies en une.
Puisses-tu aujourd'hui dans ton cercle de lumière
Me dicter les mots qui endurent toutes les souffrances
Les mots qui expriment une brisure au contact des pierres.

Le flacon

 

Le flacon verse son ambre jaune

Et danse à la lumière d'une lampe envoûtée,

Un parfum oriental embarque les désirs

Sur des eaux chaudes d'ardente déraison,

Réveillant la souplesse d'un corps alangui

Qui longuement s'étire devant le miroir.

 Les yeux embués de larmes, elle peigne

Ses cheveux déjà couverts de cendres

Et son sourire s'éteint sur le tableau de verre.

Où sa beauté d'hier glisse sur les effluves

D'un parfum qui caresse l'ombre tenace

D'un amour aussi muet qu'un songe.

 

Marie-José PASCAL

Cultive le chant !

 

Cultive le chant qui transcende la douleur

Et le rythme impétueux qui s'accorde

A tes pas, l'ombre n'est point timide

Qui te suit çà et là, semant le trouble

Dans tes pensées frileuses, ne reste pas

Immobile à attendre et à guetter

Dans le ciel en furie, une éclaircie

Qui ne surviendra pas.

Avance et reprends des forces la route

Sera longue et souvent chaotique

Mais dans l'obscurité, si tu cherches

Sans doute, tu trouveras l'éclat

Qui sublime les ombres, cultive

Le chant qui transcende la douleur

c'est celui qui te porte par delà les ténébres.

 

Marie-José PASCAL

Aux frontières d'un autre monde

 

Aux frontières d'un autre monde

Qui s'enracine avec les arbres

Et répand son parfum rassurant

Là, où la musique ébranle tous

les coeurs encore refermés,

Là où les vieilles pierres chantent

Au souvenir d'un temps passé,

J'épouse le rythme lourd des cavaliers

Dans le désert et des amazones

Aux bracelets de nacre, je jette

Une pluie d'encre sur le papier

Qui remplit tous les puits asséchés

Et d'un trait de plume, je fais disparaître

Les limites artificielles qui se dressent

Entre la réalité et l'univers imaginaire.

 

Marie-José PASCAL

L’impact du silence

Un jour tu comprendras, la force du silence
Qui laisse à nos pensées, l'espace fluide
Où se mouvoir, le silence ressemble
A une humble chapelle où les esprits songeurs
Viennent se recueillir et déverser sans peur
Le poids de l'amertume et des incertitudes,
Ecoute ! Et prends acte de ce que te dicte
Ton cœur pur dévêtu de son armure quotidienne.
Chante ! Danse ! Quand les premiers bourgeons
Naîtront sur ton chemin tout cerné de pierres,
Chante ! Danse ! Pour éloigner le rideau de pluie
Qui t'emprisonnait jusque-là réjouis-toi
Sans rien dire, chaque éclaircie inespérée
Transcende ta vision du monde et illumine ton regard.

( poème extrait du recueil " Un violon sous la pluie " prix de L’école de la Loire 2023 )

Communion profonde

je revêts mon âme des turbulences
Qui m'emportent sur la mer des passions,
Prête à souffrir mille morts
Sans jamais regretter cette fusion profonde avec l'artiste,
Tel un chevalier adoubé par la grâce,
Il nous indique la voie d'un soleil perpétuel,
La voie royale pour at
teindre les hautes sphères.
Son piano est une barque qui nous berce
Et nous envoûte corps et âme
Déchaînant les désirs les plus fous,
Les désirs assoiffés d'un amour
Au-delà des limites de la chair
Et nous sentons notre impuissance à répondre
A cette force qui nous libère et nous asservit à la fois.
Dans la ferveur musicale du soir,
J'accueille le monde avec vénération.

Marie-José PASCAL

Un monde qui s'épuise

Les cours d'eau m'ont laissée sans voix à leur passage
Et tous les mots du jour sont devenus caducs
Dans ce déchaînement sans fin de la nature,
Je n'ai rien retenu ni rien appris non plus,
J'ai fait pâle figure devant tant de désastres
Et cherché vainement à sauver l'essentiel,
Des torrents furibonds ont baptisé la terre
D'une boue d'amertume, remplissant nos fontaines
Et nos puits d'une eau brune, les arbres sont tombés
Comme des dents déchaussées,
Leur chute a frappé les esprits incrédules
Du sceau indélébile d'un monde qui s'épuise.

( Poème extrait du recueil " les étoiles sous la cendre "
Editions le capital des mots - dirigé par Eric Dubois )

Marie-José PASCAL

Les lumières de l'enfance

Quand le rêve achève sa course,

Quand le chant s'estompe au présent,

Il faut rallumer les lumières de l'enfance

A l'abri des regards jaloux, des fenêtres closes

Et des tentures plombées de nuit,

Garder vivante cette étincelle qui d'un sourire

Chasse les larmes et balaie d'un rire en cascade

Toutes les poussières du passé,

Il faut rallumer les lumières de l'enfance

A la lanterne des souvenirs

Qui dessinent sur les murs blancs des formes

Venues du néant, pour qu'au coin de nos yeux songeurs,

Le temps déploie ses longues ailes et infléchisse le présent.

( poème du 2/12/2023)

Définir la Grâce

Malgré toutes ces années, je ne saurais définir la grâce 

Ce mot pour moi est aussi sibyllin qu'un voile

Recouvrant une statue antique.

Je songe à la danseuse dans sa robe de tulle

Qui semble s'envoler sur la pointe des pieds

Presque en état d'apesanteur,

Les bras légers et souples tels les ailes d'un cygne

Qui glisse et glisse encore un lac invisible.

Je pense à l'amorce d'une phrase dans un discours

Qui invite la louange ou le remerciement.

Je pense à cet état presque paradisiaque

Qui habite l'âme et cœur du mystique

A cette inspiration qui nous submerge

Appel fulgurant à écrire un poème

Dont les mots cristallisent la joie.

Je pense, à cette communion intime avec la nature

Quand les eaux claires des rivières deviennent

Le miroir de nos pensées épurées de toute crainte.

La grâce ne serait-ce pas ce don d'amour désintéressé

Qui réconcilie les extrêmes et les accompagne dans l’espérance d’une paix retrouvée

Je n'étais qu'une barque

 

Je n'étais qu'une barque qui fuyait sur la mer,

Quand le feu dévorait les forêts par milliers,

Que les maisons n'abritaient que les rêves d'hier.

Je n’étais qu’une barque chahutée par la houle

Blanchie par l'écume moussante,

Un point pas plus gros qu'une tête d’épingle

Qui tentait de résister aux vagues furibondes

Et vouée au silence et à la solitude, ma coque vibrait

A l’unisson de toutes ces catastrophes,

Telle une peau de tambour frappée par les tempêtes,

Je me faisais l'écho de chaque cri de détresse.

Le regard singulier

 

Te rappelles-tu le regard singulier de l'enfance ?

Cette percée subtile pour comprendre le monde

Et déchiffrer des yeux l'expression d'un visage.

Tant de gravité contenue sous les paupières sombres !

Tant d'interrogations sous le feu des prunelles !

Des pourquoi, des comment qui fusent sans arrêt.

Te rappelles-tu le regard singulier de l'enfance ?

Semblable à une ombre portée sur des jeux trépidants

Ou à une passerelle qui amène à grandir,

Il ne reste à présent que quelques fragments

échappés par hasard à l'érosion du temps.

La voie de la sagesse

 

S'il suffisait d'un soir inspiré des étoiles

Pour infléchir la marche de l'univers,

D'une oreille attentive pour apaiser les tensions et les guerres.

Je signerais sans hésiter

Sur un vieux parchemin maintes fois raturé,

Trop de larmes ont rejoint les fleuves et les mers,

Trop de rancunes amères ont conduit aux tombeaux,

J'aimerais tant briser ce cercle perpétuel,

Essuyer les crachats

Recueillir les pierres.

S'il suffisait d'un soir inspiré des étoiles,

Avec des gestes de tendresse,

Nous pourrions atténuer tous les sanglots d'hier.

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