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D’origine normande depuis au moins 3 générations, attachée à la terre, à la nature et au jardin, je suis fille de professeurs de collège et des écoles.

La famille me porte et me fait avancer :

Mon père aimait les mots dans toutes ses formes. Il a enseigné l’histoire et la géographie pendant de très nombreuses années au collège Jacques Prévert de Coutances. Durant toute ma scolarité, il a bataillé pour que je parvienne à surmonter ma dysorthographie.

Ma mère, à l’esprit plus scientifique, a lutté contre ma dyscalculie…

Très moyenne donc sur les bancs de l’école, je me suis réfugiée dans l’art : musique, dessin, peinture, photographie, un peu de poésie, poterie et, plus tard à l’université, les arts plastiques.

Et la vie m’a emportée dans son tourbillon.

Il y a un peu plus de 2 ans, mon père a été victime d’un très sévère AVC qui l’a laissé sans plus pouvoir lire, écrire, jardiner, alors qu’il s’agissait pour lui d’une réelle passion… Il a également perdu l’usage de la parole. Et pour couronner le tout, c’était la période du Covid…

J’ai donc commencé à lui écrire en lui rappelant, à travers mes poèmes, combien la nature est belle, que l’espoir et l’amour sont les moteurs de nos vies.

Un an plus tard, mon père est décédé. J’ai continué d’écrire : à traves mes mots, je continue de le faire vivre. Je lui rends hommage tout en extériorisant les émotions accumulées dans mon parcours de vie.

Très empathique, trop peut-être, Je suis également une personne qui préfère l’ombre à la lumière, les coulisse au devant de la scène, tout en sachant être attentive aux autres.

Un rêve

Sous ses paupières closes

Rêve un monde grandiose.

Un festival de sons,

De lumières et d’émotions,

 

Un jardin de couleurs,

Parfumé de saveurs,

Et de merveilleuses odeurs,

L’emplissent de bonheur.

 

Blotti entre ses bras,

Advienne ce que pourra,

Il dort paisiblement 

Contre le cœur de sa maman. 

 

Dans le grand amphithéâtre,

Aux hauts murs grisâtres,

De la faculté d’arts plastiques,

Abondent les critiques.

 

Les scrutent des yeux réprobateurs,

Héritage castrateur,

D’un mode sociétal

Décidément patriarcal.

 

Près de trente années

Désillusionnées

Depuis se sont écoulées.

Encagoulées

 

Dans leurs préjugés, 

Les mentalités restent inchangées.

Dans la salle du Conseil,

Une maman veille

 

Sur le sommeil de son petit.

De rares sourires consentis,

Dans une ambiance hypocrite 

Institutionnellement prescrite,

 

Lui enjoignent de choisir

Entre deux avenirs :

Le bien-être de son enfant

Ou sa carrière de consultant.

 

Sous ses paupières closes,

Rêve un monde grandiose....

Un nid vide

 

Elle avait une vie,

Qu’elle construisait avec envie

Et ses petits ont grandi.

Elle en est encore toute étourdie.

Ils ont quitté le nid

La laissant démunie,

Un immense vide

Dans ses yeux humides.

 

Sa famille était son bonheur,

Malgré de sombres heures,

Son réconfort et sa chaleur,

Le meilleur antidouleur.

Elle était un puissant moteur

Dans son cœur, admirateur.

Elle l’aimait avec ardeur

Et beaucoup de pudeur.

 

Des projets la faisaient avancer

Et sans cesse recommencer,

Pas à pas elle continuait

Même lorsqu’elle était exténuée.

Jamais elle n’abandonnait,

Jamais elle ne renonçait.

A ses enfants dévouée,

Elle ne pouvait échouer.

 

Devant son miroir, un visage

Fatigué la dévisage

Qui ignore son âge.

Elle se retrouve au chômage,

Sans amour ni sevrage.

En perdant son ancrage,

Et toute forme de courage

Son avenir n’est plus qu’un mirage.

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