
le blog de Marc: https://metallatesta.blogspot.com/
Marc Authouart, j'habite à Fécamp, je suis né en 1964 et je travaille à la poste, facteur, depuis 1991.
Ma passion pour la littérature est né il y a très longtemps. J'ai fait édité une vingtaine d'ouvrage à titre d'auteur ( pas ceux que je vous ai envoyé, ne craignez rien): romans, poésies, théâtre, récits nouvelles.
J'ai découvert depuis peu Michel Surya qui m'a conduit à découvrir Bernard Noel, Jeau-Paul Curnier Georges Batailles, Pierre Guyotat
J'aime la philosophie avec un intérêt particulier pour Friedrich Nietzsche.
les poèmes orphelins de Marc
- Haïkus
-Chambre
-Joyeux Noël mère!
-Celle qui fit fi
-Avant l'aube
-Ecrire pour ne pas mourir

nouveau recueil de Marc: Les moi et les égos
Marc vous propose:
"Nous sommes dans ce temps qui court et qui nous invite à nous dire « Tout n’est pas possible ». Nous sommes dans le temps de l’impossibilité que nous contemplons chacun de notre côté. Ce mal infini de l’un à l’autre l’un pour l’autre comme un signe que l’on ne peut échanger. Nous serons à jamais ce temps dans lequel nous nous sommes enfermés sans parler. Nous sommes ce temps langoureux vaporeux brumeux. Ce temps qui se place entre nous qui n’est que le courage de ceux qui fuient. Ce temps qui s’est placé entre nous de manière définitive c’est l’éternité de l’usage de ce que l’on n’a pas fait. Ce temps où on n’écrira pas les mots que l’on n’a pas prononcé qu’on ne prononcera jamais parce qu’ils ne doivent pas l’être ce seront les linceuls de ce qui ne pourra jamais exister nous serons pour l’éternité ces instants suspendus qui ne pourront jamais exister M.A.
09/04/23" poème 2 "Dans cette ombre qui t’entoure, je cherche ce qui t'illumine le plus. Je me dis que l’absence où le rien n’est que la rime de la perfection. Ce qui révèle la présence. Ce qui souligne le détail qui n’est pas en toi Qui n’est pas à la portée du premier regard. Tu forces l’exigence à souligner la meilleure part de toi M.A.
09/04/23" poème 3 " Le rien ne doit pas se remplir de tout. Rien n’est rien et penser le rien c’est déjà ne plus faire appel au rien. Epeler le mot rien c’est déjà dessiner un contour qui devient insupportable. Nous ne grandissons jamais vraiment. Nous espaçons nos rêves de quelques années M.A.
23/03/23 " poème 4 " A l’instant de ma mort je suis instant A cet instant je suis la perspective de l’instant. Il n y a rien à espérer à l’instant. La perspective de l’instant la volonté de l’instant. Cet instant qui s’étire entre le encore et le bientôt. Celui qui est et celui qui ne sera plus. Cet instant qui s’illusionne de l’éternité. L’instant qui n’est plus que multitude puisqu’il obsède l’humanité. Mais d’autant plus personnel que l’humanité n’y échappera pas. M.A.
09/04/23" poème 5 " Elle m’est douce comme une absence qui n’existe pas. Elle m’est douce parcelle d’un parcours Assurance d’un temps. Elle est cette absence mélancolique d’une non souffrance. Chaque instant je dois me forcer à penser qu’elle est absence M.A. 03/04/23"
"Ecrire pour ne pas mourir"
Ce sont les premiers mots que j'ai entendu lorsque le silence a permis que la parole non dite me soit permis d'être entendue
Ce sont les premières vibrations ressenties lorsqu'elles ont franchi pour la première fois la porte de mon esprit pour m'imposer silence à l'exercice de l'écriture.
Nous écrivons faux lorsque les mots écrits ne sont pas ceux tus que nous avons mémorisés et ressassés.
"Les premiers mots", je ne puis m'astreindre à lire cet ouvrage car il me faudra le quitter si vite le non-souvenir est mon remède pour le relier à l'infini
L’infini qui ne se répète pas
Car le non-souvenir me permet d'en savourer chaque ligne à chaque fois.
"La langue d'Anna", la langue de cette femme comme une complainte sur une maladie
Sur une agonie et la joie
L’amour
Tout se mélange et se donne et se prend
Elle se prend elle se donne à l'homme qu'elle aime jusqu'à la mort pour aimer ensuite sa mort pour la fuir et ne plus penser qu'elle aura un jour peur.
Elle a aimé les hommes comme les hommes l'ont admirée et crainte
Sa liberté faisait peur
Sa féminité faisait peur
Elle a été l'extrême femme sur le chemin de sa vie.
Nous devons absolument intégrer en nous "l'outrage aux mots" car nous devons nous respecter nous devons l'intégrer pour parler le même langage parler de la même chose
A chacun ses définitions est la société qui se bâtit aujourd'hui
Chacun parle de ce que les autres ne comprennent pas
La terre en une immense tour de Babel
Face aux autres je babelise mes convictions
Ces autres qui me haïssent de ne point me babeliser avec eux dans le même sens
Ils sont les sujets volontairement inconscients de la suggestion qu'on leur propose comme le choix qu'ils n'ont pas qu'ils n'ont plus à cause de toutes ces années de compromis de compromissions.
"L'outrage aux mots" le dit mieux que moi qui suis moi-même prisonniers des miens de mes propres définitions dans lesquels je tourne en tentant d'atteindre les quelques fenêtres que je peux apercevoir d'en bas.
Je tourne en rond dans ma cage je me cogne à mes murs mes propres murs ceux que je me suis imposé pour ne pas me heurter à ceux des autres de tous les autres.
"Une voix de fin silence" qu'est-ce qu'écrire? Quoi écrire?
L'écriture c'est tenter de redonner vie à des instants morts sur une pensée qui tente d'être linéaire.
M.A. 28/10/23
Equilibre lugubre
Entre la déraison
D’une volupté à mots
Et la danse macabre
Du pessimisme
Il n’y a pas qu’un chemin qui va de toi à moi
Multiples de l’unique
Je ne croise
A nulle autre connaissance
Je suis cette fissure entre la situation et ma fragilité
Rien n’est plus apparent que ce qui n’est pas
M.A. 09/04/23
Je regarde mais il n'y a plus de sens tout vient comme ca vient à l'envers à l'endroit tout ce que j'absorbe sans que je le veuille la surprise est à son comble j'attends une émotion mais elle tarde à venir quand une autre me surprend au détour d'une exposition
je contemple un bouquet de fleurs une technique ancestrale me dit-on je le crois je veux le croire et me voilà parti en moi en la nature comme un tout comme dans un mouvement qui ne veut prendre fin, suis-je immobile plus vraiment la vérité est ce parcours qui part de moi pour revenir à moi je regarde mais je ne vois plus je sens je ressens je suis devenu ce ressentiment que j'aime à parcourir librement qui peut me retenir personne je suis seul mais pour autant je suis le multiple de moi-même dans le parcours évident qu'est ma vie.
M.A. 29/05/23
Je ne peux pas hurler ce que je ressens comme de la pudeur qui musèle et pourtant je n'ai qu'une envie de hurler pour qu'elle m'entende qu'elle me regarde mais uniquement elle mais ils sont tous là observant mes paroles mes silences mes regards mes fuites et mes fugues je suis qui donc doit souffrir qui souffre qui ne peut hurler qu'il souffre tout ce qui reste à l'intérieur est la souffrance que je ne peux exprimer refoulée séquestrée
Ce cri sourd ne sortira jamais ou si peu si peu souvent dans le vent dans le vent du silence
De fait je suis exclu de tout de moi-même de la joie ambiante d'elle.
M.A. 04/06/23
Tous ces cris silencieux
J’ai entendu dans le lointain quelqu’un qui disait comme une confidence à celui qui ne voulait pas écouter cette phrase cette maxime cette intolérable violence cette si triste réalité
« Elle s’est usée les genoux à croire aux princes charmants »
Mais que ne s’est-elle pas plus usée
La vie avait déjà pris fin le jour où son papa lui a dit « je t’aime »
Je t’aime avec des gestes et puis des mots et d’autres gestes
Et puis ces nuits qui n’en finissaient pas
« J’ai donc perdu ce à quoi j’avais droit d’espérer »
Elle est morte
Elle est morte comme une bénédiction à l’emporte-pièce
Elle est morte comme une particule à la course vitale
Elle est morte parce qu’elle n’a pas eu le temps de dire « espoir »
Elle est morte en fait comme si elle n’avait jamais dû naitre
C’est mort que l’on a connu son nom
C’est mort qu’elle ne disparaitra pas de ce qu’elle ne sera jamais
Elle est l’inconnue qui s’est débarrassée de la vie parce qu’elle l’encombrait elle n’était qu’entrave à son âme inspirée
Souvenez-vous j’étais celle qui courait les vêtements déchirés pendant que vous filmiez
Celle qui prenait les coups de pieds ou les insultes
À qui on prenait les affaires pour les casser les cacher
Celle dont on disait qu’elle n’était pas belle arabe rouquine grande grosse gouine bi gothique que sais-je encore
Je suis celle que vous ne vouliez pas voir pour tous les prétextes dont vous n’aviez même pas conscience
Vous ne me verrez plus
C’est moi la plus forte car c’est moi qui ait mis fin à tout ça
J’avais le choix du jour et de la date
J’avais le choix entre la dernière insulte sur facebook ou instagram j’avais le choix entre une insulte personnelle ou une sur ma mère
Ce choix ce choix a été le dernier l’ultime celui qui est sans retour
Je laisse derrière la haine
Ceux qui m’aiment
La haine
Ceux qui me pleurent
La haine la haine la haine
La haine surtout parce qu’elle sera toujours la plus forte devant le silence et la peur
La peur de bouger la peur de ne pas bouger de dénoncer à mes risques à nos risques s’assurer que l’on ne risque rien pendant que la victime assume son choix va acter son choix
Nous sommes toujours ceux qui pleurent quand il est trop tard trop tard
Il est trop tard depuis si longtemps il est trop tard depuis si longtemps
M.A. 12/06/23
"Symptôme de ma paix
J’ai le souvenir le souvenir, silence, j’y repense, j’y suis, je suis agenouillé près de lui, et je pleure et j’ai ce souvenir. Choisit-on un jour où l’on se remémore ? Non, je suis une victime involontaire de ce que l’on nous montre qu’il fut. Que puis-je faire ? Il est là, sur cette plage depuis déjà plusieurs heures, avant qu’il ne devienne cet enfant près duquel je suis agenouillé. Je n’ai jamais su son nom mais il me revient parfois. Je pense que c’est dû au vent, au vent qui transporte les histoires et les détresses. Et, à ce moment, de là où je suis, de là où on m’oblige à n’être que spectateur, j’en veux au vent de me raconter de telles histoires.
C’est l’histoire du monde, de cet enfant que le soleil brûle avec le sable de cette plage. Cet enfant que l’on photographie pour faire un avertissement aux autres, à tous les autres, candidats involontaires à la mort et à la remigration. Cela se fait, m’a-t-on dit, cela se fait. Dans le silence des avions, tête cachée sous une veste, à en étouffer.
Et le soleil qui ne peut que brûler au sable ce corps qui tourne la tête vers la terre. On ne voit pas son visage, allons-nous dire que sans son consentement, on n’a pas osé
Les images circulent mais déshumanisent les sensations. Nous ne savons plus exprimer, nous ne savons plus mettre de mots sur ce que nous voyons."
M.A. 11/05/24
Quand j'ai écrit "remigration" il m'aurait fallu l'ajouter au dictionnaire pour qu'il ne me le compte plus comme faute, je résiste et cela restera définitivement au moins une faute d'orthographe.
"Avant l'aube j'étais encore une enfant...
Ça y est, c est fini, il est parti et une nouvelle fois, je suis ruine d'enfant.
Mon lit est un champ de guerre ravagé
Il ne sera plus jamais un espace de paix
Je n aimerais plus jamais les nuits
Je n aimerais plus jamais les papas, le mien mais les autres, ceux qui existent et ceux à venir,
A la lumière, père en spectable, en représentation
Mais la nuit, corbeau aux ailes métalliques, il me touche, il m'aime dit-on! dis, tu dis mo,i chante moi papa la berceuse sexuelle de ton amour performant
Maintenant de dos loin absent mort pas encore pas suffisamment pas assez, tu es mon père sur papier, pour la frime, pour la société.
Le jour est déjà défait je suis déjà défaite ruinée épave
Je suis peut-être la suicidée en devenir
Mais mère jamais bien sûr mes organes ne donneront pas jamais la vie je suis vaginalement décédée depuis déjà des années je suis utérissement ravagée
Je vous laisse, la vie, ce qui n'a plus que la saveur de la mort de la honte, m'oblige à enfiler le masque de la société fantasmée."
Celle qui fit fi
de tout de moi
de moi
celle qui ne fut rien
rien de plus que rien
sans plus donner qu'elle n'a pris
à l'amertume
à l'amère
tue
Je dis enfin
Hurle enfin
elle est partie transparente dans le lit
draps froissés
elle chiffonnée comme contrariée d'être là
plus là,
morte
si peu
si rien
si rien
si peu de moins qu'elle ne fut
qu'elle n'existera plus
qu'elle n'existe plus
y penser la possibilité désagréable de la voir
de l'apercevoir
même juste de la deviner
de la supposer
de la subodorer (il est beau ce verbe très beau je subodore je te subodore)
envie de la déchirer
comme un brouillon
passer à la broyeuse en faire des confettis
triple de rien
triple rien
n'aura été que trop rien pour un mal si grand
trop de peu
trop de peu de je n'y étais pas je n'y suis jamais rentré
trop peu de place pour deux qui s'ignorent qui se haïssent
trop peu de je veux ignorer de ce que tu es ce que je suis
je ne verrais que trop peu qu'elle disparaisse pour ne plus la voir
depuis si longtemps que le temps est long de sa disparition le temps long d'une paix souhaitée
Joyeux Noël, Mère !
Un fils peut-il juger sa mère comme elle-même peut le faire de plein droit peut-être ?
Non, bien sûr, il ne peut faire que des constats de ce qu'il a connu ou pas. De là, ensuite, à juger où se trouvaient le bien et le mal...
Je m'imagine assis dans un fauteuil, à côté d'elle et la regarder vieillir, face à une cheminée. Elle va partir, se décrépir, vers cette mort souhaitée voulue espérée. Et je ne ferais rien. Rien qui ne ralentisse l'inéluctable.
J'imagine une pièce comme celle du château dans lequel se passe l'histoire « Le corbeau » de Poe. Avec un plafond haut comme le ciel, sombre, seule la lumière d'une cheminée à fort tirage nous éclaire et chauffe nos corps.
Parfois, il n'y a guère que les bruits extérieurs à nos corps qui donnent une sensation de vie. Seul, parfois, quand je ne supporte plus de la regarder, je tourne la tête et sa respiration devient cette présence exaspérante. Elle est poussive, forcée, et parfois plaintive.
Quand la pitié la place à la haine, je me lève et me dirige vers la porte. Et la refermant, comme un long râle qui vient d'un mourant, je murmure :
« Mais quand donc vas-tu mourir ? »
"Moi qui marche au milieu de tous sans n’en regarder aucun,
Je suis leur liberté comme ils me sont leur assujettissement."
M.A. 06/06/24
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"Partout, on m’a dit partout, on m’a dit et il y a ailleurs.
Mais ailleurs, il y a partout ailleurs, et ailleurs ce n’est pas toujours partout.
Partout et ailleurs, Noir l’horizon est ailleurs et partout"
M.A. 9/06/2024
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"Nous sommes tous des "on" tous tous tous
Malgré nos os, nos os, nos os à nous, je dis nous, parce que je suis le "on" de quelqu’un forcément."
M A. 10/06/2024
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"Dans l’idée, n’oblige rien...
Surprend...
Incitation, chant langoureux,
Message translucide,
Je t’ai deviné..."
M.A. 09/06/2024
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"J’en ai connu des matins qui ressemblaient plus à des nuits
Et des nuits qui n’avaient plus que la peau sur mes os
J’en aurais écrit des mots qui n’avaient plus aucune encre dans les veines
Des chants qui tombaient des arbres comme des feuilles desséchées.
Dans les cahiers des enfants rois, les phrases sont faites
Avec des mots translucides qui ne laissent passer que la pénombre, les pénombres,
Les angoisses et cette mélancolie si suave si vertigineuse
Qu’elle aspire les vides
D’un monde ancien surement plus joyeux que celui-ci."
Chambre
Ce mur
Un autre
et un autre, mais différent
différent parce qu'il y a une porte
c'est-à-dire une issue
plus précisément une possibilité d'issue
cette porte est fermée,
elle ne s'ouvre pas de l'intérieur
c'est-à-dire que c'est une personne extérieure qui peut m'ouvrir
Ma sortie dépend forcément d'un autre
d'un individu
d'un inconnu.
1 y a-t-il quelqu'un qui passe près de cette porte ?
2 où donne-t-elle ?
Sur une autre pièce ?
Dehors ?
Je ne sens pas d'air froid passer dessous, donc dans une autre pièce ?
3 Pourquoi suis-je là ?
Qu'est-ce qui a fait que je me retrouve enfermé dans ce lieu, sans possibilité de sortir ?
Sans possibilité de sortir de par ma seule volonté, plus précisément ?
4 suis-je emprisonné ?
Mais alors quel en est le motif ?
Puis une fenêtre,
sans barreaux
Mais inaccessible
Opaque
dont aucune lumière ne peut passer
Obscurité
Mais lueur faible sur une table
une bougie dont la flamme vacille
qui risque de s'éteindre à tout moment
à tout moment,
je suis à la merci de la possibilité d'une obscurité non souhaitée,
voire crainte...
Je m'approche
elle s'éteint
Je tombe
je reste à terre
j'agonise
puis, mon dernier souffle.
Seul... »