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les textes de Claire Vallée

La poésie volcanique sort de moi en fusion… avec elle

 

 

 

La poésie tempère

La poésie tempête

La poésie m’appelle

La poésie me tient

Comme une valse folle

Écartant les rebelles

Elle rythme mon chemin

Et rit de mon ennui...

Elle se pose.

Qui dira son nom ?

Elle s’affiche

Aucun ne la regarde.

Et pourtant, vaillante,

Elle brode sur la vie

Une corolle de lys

Un givre délicat

Elle allège le pistil

 

 

De la fleur épanouie

Et vole sur l’aile

De l’oiseau libéré.

Mon amour est patient

Sauras-tu l’écouter ?

Porte le haut et fort

Sans rien dire à personne,

Berce-le doucement

Il a peur, il a froid

Dans ce grand univers

Tu sauras lui parler…..

Présentation de Claire Vallée

 

Je suis née après la deuxième guerre mondiale dans un monde qui avait souffert..

Alençon fut ma première étape. Entourée de mes frères jumeaux, je grandis au sein d’une meute bruyante et casse-cou… De moi, ma première maîtresse dira :  “Petite personne décidée qui s’intéresse à tout”. Après un cursus complet au Lycée Alain, je poursuis mes études à la faculté de Caen où je rencontre mon futur époux à l’institut de philosophie.

Nos pas nous portent à Paris...Cabinets ministériels, engagement éléctoral… Poésie et Politique. Est-ce un oxymore? Je ne suis ni Lamartine, ni Victor Hugo,  cependant comme eux, j’aime passionnément défendre les droits de l’être humain autant que la poésie. Aujourd’hui, place à l’intime avec la voix de ma poésie brute, que je partage enfin avec vous….

Les poésies de Claire:
- ROUMANIE
- à une passante

 

À une passante...

 

Claire Vallée

O temps, suspends ton vol !

Quand vous serez bien vieille…

Frères humains qui après nous vivez…

 

Grains d’éternité nous sommes, mystère du temps qui passe… et, au fait, comment savons-nous qu’il dure ?

 

Les saisons m’apprennent le temps et l’espace parcouru sur les cadrans me renseignent :  le cadran solaire, le sablier, la clepsydre, les montres d’antan et mon temps à moi, déjà bien présent dans ma conscience.

 

Je me suis installée dans ma vie, sans le prendre en compte et je ne l’ai pas vu passer….

 

Je me souviens de tes joues rebondies, boucles blondes en bataille… rire perçant au soleil d’avril, avec le jardin qui se réveille furtivement.

 

Et ton oeil noir, miroir d’un bel instant de vie !

 

Je te regarde à l’orée de ton envolée de grande… dix ans, horizon dégagé de tous soucis, déjà attirée par le clinquant des rouges à lèvres, des cils ultra-maquillés, de l'apparence souveraine.

 

Je te suis sur tes premières amours, tes premiers chagrins, tes premiers toujours qui ne durent pas….

 

Et te voilà maman !

 

Serais-je encore là pour suivre ce cycle de vie, cette histoire éternelle ?  Me sera-t-il donné de regarder de loin mes générations qui oublieront vite quelle fut ma vie ?

 

Des photos jaunies s’entassent dans mes malles éventrées, des sourires étonnés, des instants de joies furtives, de bonheur volé au chapelet des jours enfuis …

 

Oui, les roses déhiscentes s’agitent dans le vent tourbillonnant de la tempête joueuse…

 

Et mon âme a ressenti le temps des souvenirs perdus et des avenirs défunts.

 

Quelles joies pour moi maintenant ? La mer pourra-t-elle m’apporter cette réassurance, ce réconfort ?  Peut-être, car “la mer, la mer, toujours recommencée” nous dit le poète…. m’attend.

ROUMANIE

 

Je te le dis, il n’y a pas de murs

Où nous sommes, le présent est sans âge

Le futur sans avenir et l’espoir oublié.

Je marche dans la ville un cabas à la main

Mon esprit tendu vers la quête invisible

D’un présent à saisir, d’une urgence à combler

 

Les rues fourmillent, mais nul murmure

N’habite les façades, ne hante les quartiers.

La présence est vide

L’ardeur désespérée.

 

Au loin on entend le mugissement

Des camions du chantier

Les cloches ont fini de sonner

L’air vibre d’un passé désolé

Réduit dans la boue noire

De la modernité flambante…

 

Et l’espace retrouvé

M’étouffe

 

Je te le dis, ici tu ne retrouveras

D’un automne oublié nulle trace…

Et si un jour tu viens mettre tes pas

Dans le présent standard des villes modernisées

Dans ton cœur un jardin démodé

Battra

Au rythme du souffle alangui

Des graminées neigeuses

Poussées sous la barrière disjointe

Qui ferme l’espace minuscule

De ta liberté.

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