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les amours interdits
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Claire, à la fenêtre.

 

 

Claire, que fais-tu là ?

Les deux coudes sur le rebord de la croisée,

À voir, ce qui se passe de l’autre côté,

Ou plutôt ce qui ne s’y passera jamais.

Le regard, planté comme derrière une vie,

Découvre le tain las qui déteint de l’ennui.

 

Claire, que fais-tu donc ?

La vie, est-elle différente vue de là ?

Immobile, tu ne te bouges presque pas,

Inondée par la lumière. Des jours entiers

Tu ne regardes plus, tu vois ces étrangers,

Ces moutons qui, ailleurs, vont se précipiter.

 

Claire, que fais-tu donc ici ?

Est-ce rassurant donc, d’être si différent ?

Vois, comme ils courent, tristes au fil du vent.

Ils courent plus vite encore vers une fin.

Chaque soir, c’est de même, ainsi le matin

Ils ne voient comme tu les vois fuir leur destin.

Claire, que fais-tu derrière ces barreaux ?

Celés dans la dérive d’univers avides,

Des mondes si différents se croisent vides,

Sans jamais rencontrer de moments plus subtils.

Ton regard hagard de démente, comprend-il

Que de chacun des côtés, le monde est débile ?

 

Claire, que fais-tu donc là ?

À regarder les moutons qui partent brouter

Où l’herbe est plus verte qu’un trottoir bitumé,

Promesse des menteurs au pouvoir égoïste

Pour faire croire que toujours, ils existent

Dans le sombre d’une inexistence bien triste.

 

Claire, reste là bien de cet autre côté !

La folie protège bien de la connerie,

Continue de les regarder, tous ces impies.

Il est bien affligeant de voir ce défilé

De tous ces gens qui sont déjà outrepassés

Avant d’avoir existé, sans même être né.

 

Claire, ceux qui t’ont mis ici

N’auront le courage de venir t’apaiser

La lumière leur donne un teint bien trop hâlé.

Ils n’ont pas le courage… d’exister ici.

Toi, tu es ici pour le reste d’une vie,

À les scruter corrompre la leur, jour et nuit.

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