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 Allez Claire !

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 Il faut te bouger, retourner dehors où la vie chante.

Je sais, c’est peut-être une approche trop indécente,

Mais ici, l’endroit est trop empreint de sa présence.

Le dimanche midi, c’est dur d’attendre son absence,

Il ne viendra, il ne viendra plus, si ce n’est en pensée,

Rien ne sert à patienter sur le pas d’une porte fermée.

 

Allez Claire,

Je sais, c’est pire que pour un couple qui se sépare,

Mais qui peut se revoir, même si cela devient rare,

Il est si facile de changer de femme ou bien de mari.

On ne remplace un proche qui pour toujours est parti,

Là, on ne change rien, on reste avec un passé vain,

Un peu plus vide qu’hier, bien moins que demain.

 

Allez Claire,

L’homme est ainsi, il prend tout ce qui lui vient

Et ne sait pas rendre tout ce qui s’en va, en vain.

Les images te font vomir, même bien écornées

Elles ne montrent que du passé, du passé passé

Du passé pas si simple et déjà plus qu’imparfait

Du passé que tu ne pourras, jamais recommencer.

Allez Claire,

Bouge-toi, déloge d’ici, viens, on va se murger

La conscience, là, au petit bistrot, on va la purger.

Oublie quelques heures les maux de ce matin !

Tant pis si tout cela redevient semblable demain,

Au moins, quelques instants, le regard s’égarera,

Dans une autre gare, un autre train nous attendra.

 

Allez Claire,

Nous irons là-bas tout au bout du souffle des vents,

Quand Eole n’a plus la puissance de bouger le temps,

Quand l’esprit s’égare en un horizon loin et sans fin,

Là où il n’y a plus rien, plus de vie, là où il s’est perdu,

Là où au bout du bout de la route, il n’y a plus de rue.

 

Allez Claire,

Viens ! Nous irons où personne ne va, près du précipice,

Tu sais, au bord de l’acceptation d’un dernier supplice,

De là, où quelquefois, on ne rentre plus jamais.

Il faut se faire mal, jusqu’à l’absurde, s’approcher

Pour tenter d’y retrouver de vraies valeurs à exister,

Avant que la corde caresse et serre un cou fripé.

Allez Claire,

Vois ton gus ! Un bout de sa vie aussi, il a laissé.

La douleur si rude, tu n’es pas seule à la supporter.

Il faut la partager, à plusieurs, c’est plus facile,

Personne ne te demande d’oublier, grosse imbécile.

Mais reste avec nous ! Nous ne pouvons te laisser,

Nous avons quelques-uns de demains à partager.

 

Allez Claire,

Ne sanglote plus, les larmes troublent ton esprit,

Mais aussi l’ouïe, écoute les bruits de la petite vie !

Retourne enfin vers nous ! Reviens enfin vers toi !

Résiste encore au temps qui ne voudrait plus de toi !

Nous ne voulons pas t’abandonner ici, sur la lisière

D’une forêt que personne ne fréquente plus guère.

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