les amours interdits

Le matin.
La paupière frétille pour lever
Le voile qui cache les vérités.
Les lueurs indiscrètes d'un matin
Brûlent le fond d'un regard incertain.
Tout est semblable à cet hier pour autant,
Pareil à cet autre matin tremblant,
Déjà le lendemain d'un hier perdu.
Je ne vois plus que du déjà vieux vu,
Je n'entends que du déjà entendu
Je suis hier et non ce matin venu.
Alors, hier, était déjà un demain,
Cela fait bien déjà plusieurs matins
Que le regard se perd bien trop discret
Sur un horizon se faisant abstrait.
La suite du jour est le plus gênant,
Vois, l'heure se déroule lentement,
Chaque minute a la même couleur,
Qu'une autre égarée dans une autre heure.
C'est quoi ce désert ? Que se passe-t-il ?
Je serais fou et ne suis en asile,
Et encore moins dans un cimetière
Où, chaque jour est toujours comme un hier.
Suis-je vraiment réveillé dans un lit,
Ou en sommeil, en rêve que je vis
Qui n'aurait plus grand-chose à raconter ?
Je suis dans le monde des gens âgés
Qui vivent chaque jour comme un vieil hier,
Qui oublient les demains au mi d'hiver,
Dans l'âtre qui brûlent chaque moment.