les amours interdits
Demain...
Vide sera le ciel...
Quand la paupière, sur un regard fatigué,
Cligne pour un dernier adieu au prisonnier !
Quand, dans les cieux, les astres s'épuisent en vain
À éclairer le vide d'âmes sans destin !
Quand le silence d'une éternité s'étale
Généreusement sur un marbre oublié et sale !
Quand le hululement d'un hibou, pas bien chouette,
Déchire un voile vide d'espoir en miette !
Quand, tout près, aboie un vieux matou épilé
Cherchant une main pour se faire caresser !
Quand le poisson-lune se prend à espérer,
Un triste soir ou celle-ci s'est éclipsé !
Quand, au loin, l'horizon s'effondre dans le noir
Pour que les yeux, au loin, ne puissent plus rien voir !
Quand l'esprit n'a plus de corps, le corps, plus d'esprit !
Quand l'être en ses incertitudes s'évanouit !
Quand l'histoire a oublié son incertain passé !
Au fond d'un tiroir à peine dépoussiéré !
Quand le jour est sans lumière, l'aube sans lueur !
Quand le soir n'est que sur une horloge sans heure !
Quand plus rien ne se voit et plus rien ne s'entend,
Alors, je serai arrivé, au bout du temps
Où les trains ne s'arrêtent jamais au quai,
De l'autre côté de l'histoire, fatiguée.
Il n'y a plus qu'à espérer qu'une pluie fine
Lave les affronts à la vie que l'homme ruine.
Il n'y aura plus jamais écrit « liberté ».